• Au temps des cardabelles

     

    C’est dans le regard d’un enfant du pays que j’ai senti cette empreinte quand il m’a dit « Nos champs quand l’été les assoiffent, le breuvage du ciel qui régale, c’est par économie, que dans les lavognes, les puits, et les citernes enfouies, nous en gardons pour la vie ».

    Sur le causse, au beau milieu des champs de pierres c’est en juillet et août que l’on entend le mieux le vent qui prie la pluie. Faut dire qu’ici sur le Larzac après la saison des fleurs qui enchantent les chaos de pierres, très vite entre les buis et les genévriers l’herbe retranche sa vie sous terre, pour ne laisser  au panicaut et cardabelles qu’on crucifie, le soin de fleurir la prairie jaunie. S’il est un endroit où elle aime faire cachette, c’est bien dans les citernes de pierres enfouies, que seules les auges taillées dans la pierre trahissent. Depuis la nuit des temps les bergers  connaissent  l’alchimie de l’herbe sèche et de la pluie qui transforme la nature en douceur pour brebis. Les belles histoires commencent toujours comme ça ! Des femmes et des hommes affamés de conquérir, il y a très longtemps qu’ils choisirent le massif pour poser une vie. Vivant en harmonie avec la terre, c’est à grand coup de rudesse qu’ils ont construit leur devenir. Cet été dans un coin de leur terre, juste au dessus sur le plateau, ils avaient installé des tables et des chaises, pour nous faire gouter leur savoir faire, et pour ceux qui voulaient en savoir plus, nous montrer ce petit coin que seul un enfant du pays sait faire découvrir. J’avais envie de leur dire merci.  N a

                                                                                   


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