• Un hoche queue perché sur le rebord d’une coupelle vibrait comme un grelot, en regardant dans l’eau de son bain le soleil s’y baigner.

    Un rouge gorge semblant exalté piétinait autour de l’écuelle, voulait sans doute voler son bain au matineux.

    Une ombre plane sur le tableau, un émouché volant en stationnaire se faisait fort de régler le problème des baigneurs occupés à se chamailler. A cet instant un merle attentif, craintif de cet aéronef, lançant son cri  de brebis égorgée, donnant ainsi l’alerte aux deux baigneurs effrayés. Comme une pierre le faucon laissant tomber son vol toutes serres déployées, d’un plouf dans la gamelle qui fit que des trois il en fut le premier à se baigner, en  se cassant le nez../..N a

    Moralité : un faucon peut, ha, ha ! Valoir deux autres.   


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  • Une amie ma dit Angel tu vieillis ! On te voit plus nous conter tes bredouillis ! Alors cette nuit j’ai écris.

     

    Quand le matin tire ses flèches bleues sur le ruisseau, d’un pas lent qui gerce les cristaux posés sur l’herbe, les yeux écarquillés dans le halot vaporeux d’un souffle qui me pénètre, je franchis le pont de bois qui tutoie la falaise. Posant sur l’autre lèvre un sentier taillé dans la pierre, accrochés sur ses flancs les genévriers lâchent en cris perçants le vol affolé des merles. Sous les pins sylvestre toutes racines incrustées aux rochers, un geai gendarme de ses cris l’entrée d’un monde de ténèbres. La nuit reste cachée sous la pinède qui, depuis longtemps sur ses aiguilles jonchées vole le jour de leur cime élancée. Hier sous des bourrasques qui les ployaient ils ont plumé le ciel trop bas qui s’y perdait. De la nouvelle neige la forêt s’est parée du blanc manteau de janvier.

     L’empreinte sautillante de quatre pieds signale le passage de blanchon le lièvre, suivi des deux pas superposés de maitre renard qui l’a sans doute pourchassé. J’ai vécu avec elle une matinée qui grandit un être comme seule la nature sait nous donner.

     J’ai ouvert un sentier vers les cimes, sur un sol endormi à l’horizon des monts enneigés. Seuls quelques arbres fantomatiques peuplent le plateau. Ici l’hiver va longuement protéger sa terre sous son épais manteau pour s’enfoncer l’entement jusqu’au printemps entre les strates, du plateau, puis, aux beaux jours quand le soleil passera les barrières de la sphère céleste, en descendant dans la vallée en eau claire, elle brodera les rochers../.. N a  


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  • Sur les hauts fonds de son ancrage, posé dans le nimbe d’un ciel qui se noie, il coule des sommets la roche que les vagues cisèlent en ganse de sable blanc. De Saint Florent à Calvi, sous les balcons de Nebbio et de Balagne au vent du cap qui s’embaume dans le maquis, jouant aux cordes de la harpe des Laricios sur le chemin des cabris. C’est à l’assaut du mont Cinto, sous le grand mât de sa cocagne, que le G R 20 love les villages au pied de leur clocher.
    Dans cette douce défiance de l’étranger, je rencontre des gens charmants, qui ont gardé de leurs batailles la vigilance des tours de guet. Avec leurs noms si beaux, Pioggiola, Costa, Lozzi, Asco, Calacuccia, il n’est pas un seul qui ne m’enchante
    Au fait vous savez où je suis ? Alors si l’envie vous en dit de vivre au royaume de mes amis, prenez la carte, là sous votre doigt, sentez les sommets qui vous grattent, c’est un rocher posé au milieu d’une mer bleue. Bisou../.N a


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    Le11/12/08 Cr
    L’aube soyeuse du jour qui naît dessine le galbe langoureux du sentier donnant l’assaut à la pinède. Le cliquetis de la source qui le guidait s’est effacé, de la mousse poudrée de ses cristaux, pendent les chandelles, sa majesté l’hiver est arrivé. Le sol fumait, un homme au souffle court, une hache en bandoulière brossait ses pas sur les rochers qui sonnaient le glas des petits arbres verts. Chaque année pour Noël l’un d’eux laissait à terre les restes d’un tronc épointé. Tapis derrière le fût de leurs ainés les petits sapins tremblaient de toutes leurs aiguilles hérissées. Cette année ils avaient décidé de ne pas se laisser faire, et l’un d’entre eux plus brave que jamais un arbre l’avait été, au beau milieu de la clairière s’était installé.
    Quand l’homme armé le vit trôner sur lui de sa cognée il décida de lui couper la tête, mais au premier coup porté c’est dans la terre que la hache s’est plantée. De coups il redoubla sans jamais le trancher, qui fit que c’est à lui qui maintenant couché à terre la lame de la cognée brillait au dessus de sa tête. Et le sapin en petit lutin transformé lui dit qu’il l’épargnera sous réserve que sa vie durant il protégera la forêt des haches meurtrières. Ne soyez pas étonné certaine nuit de voir courir des feux follets derrière des coupeurs de tête../..N a  

     

     
     

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    Un ciel chagrin ivre de détresse avait jonché de son habit un catalpa, dans l’air mouillé d’un voile beau l’arbre aux formes adoucies jouxtait un cimetière que novembre de ses cortèges avait fleuri. Plus le moindre bruissement de gravier, tout juste la brise sur les cyprès brossait les jours de prières. Décembre à l’affût avait promu toutes les larmes du ciel en diadème accrochant aux branches des gantelets de cristaux. Même ce jour la lune l’avait fêté glissant timide et huilée derrière les croix dans les allées. Mais dans un coin du cimetière un petit cyprès serrait de ses racines si fortes la terre, car sous la tombe son petit ami reposait.
    Ils s’étaient connus à l’an de sa neuvième année dans une nuit où il gelait et doucement couché contre elle en demandant pourquoi elle l’avait quitté le froid l’avait accompagné vers sa maman qu’il aime.
    Quand dans le ciel du dernier mois de l’année vous y verrez le trait d’une comète faites le vœu pour que jamais plus un petit enfant ne reste un soir de Noël sans une mère. Car ces jours là il est pour eux le Père Noël../..N a
     
     

     


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