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    La saison s’inclinait vers l’été. Le temps restait immuablement serein : des aubes légères et vermeilles, de longs jours éclatants où l’air vibrait au-dessus du causse, où les fermes de la montagne, accrochées sur la pente adverse de la vallée, au dessus des taillis serrés de petits chênes et de châtaigniers, avaient l’ardente rousseur des terre ; des soirs interminables, transparents, où le bleu des collines prenait une douceur duveteuse, où la frange des causses lointains, appelant à elle en nappes glissantes les rayons de soleil déclinant, devenait d’un rose pâle et blond qui fondait l’âpreté de la pierre dans la douceur des horizons ../.. M G


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    Entre des mains qui prient, deux yeux se perdent dans le fumet vaporeux  du philtre noir qui tiédit, un arôme saveur café flotte dans ma tête, trahissant la tendresse d’un lit douillet. Oh nuit... ! Sommes-nous devenus tant ami qu’à la vie le sommeil ne discerne. Combien de rêves j’aurais oublié dans une inconscience tourmentée, pour confier à pile ou face, le sort d’en  décider. Que ce geste sans équivoque me fit souhaiter, qu’Icare de cette  monnaie, d’ailes l’en eut doté,  qu’au dessein mon corps s’éprenne d’un rêve, qu’elle, viendra hanter…//.. N a.. A suivre


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    Il venait juste de passer St Jean de Vézine avant de contourner entre les rochers une ferme abandonnée, ou presque, car un rideau frissonnant derrière une fenêtre trahit un regard curieux. Accompagné par une murette de pierre sèche, à cet endroit le p’tit chemin fier de son galon rouge et blanc prend ses aises. En son milieu une bande d’herbe verte bordée de part et d’autre d’une terre rousse et nue, que les souliers lacèrent lors des journées mouillées. De çi de là des trous remplis de pluie semblent fixer le ciel comme des grands yeux inquiets. De part et d’autre des buissons taillés par des ânes en liberté, en une haie d’honneur qui lui donne des allures de jardin à la française. Nous nous sommes fréquentés pendant cent quatre vingt kilomètres du Puy  et ses volcans, prés de Clermont Ferrand. C’est aussi vrai que depuis qu’il a été nommé GR de son nom de baptême 61, il cite sur toutes les cartes des batteurs de semelles et amoureux de grands chemins.  Il est capricieux tantôt à prendre des allures de sentier raide, jusqu’en haut de la grimpette où jamais il n oublie cette pierre polie par les fessiers, invitant à s’attarder pour calmer le souffle court de la montée, puis lance le pas dans une descente à pic vers les pinèdes. Jamais vicieux, car il sait promener ses randonneurs avec cette impression de ne jamais les embrouiller. Sur les plus grosses pierres, où à hauteur des yeux  d’un arbre privilégié, il trace ses deux galons de route assurée. Même par endroit courtois pour ses auxiliaires de jaune galonnés pointant d’un jalon leur rencontre inopinée, il signale l’endroit pittoresque où pour quelques instants les baladeurs vont le quitter. On a vite fait d’en tomber amoureux, car il sait vous présenter pour une nuit au fond d’un chemin creux quatre pierres noircies, un peu de sable soyeux et a bien y regarder sous les paupières les rêves les plus jolis d’un jour passé à s’être aimé . Les matins ne sont jamais sonnés à la trompette, tout juste le pas feutré d’un chevreau sur le sentier, une mésange qui laisse tomber les petits éclats de pigne de sa cueillette et pourquoi pas un ciel tout bleu avec un beau soleil à vous piquer les yeux. Chaque saison il argumente pour ses balades, soit ses pentes jaunies de narcisses printanières, soit les pervenches qui volent au lierre sa place aux pieds des amélanchiers. Quand il dégage de part et d’autre ses cotés, souvent il veut montrer au loin les paysages, perdant  la vue jusqu’aux  contreforts du mont Aigoual. Ou comme en ce mois d’avril  à peine entamé, nous faire découvrir les nuances des verts tendres  mélangés, les fleurs dorées sur les prés qu’un soleil printanier semblerait avoir semé. Je me souviens de cette fois, au moment où la montagne célèbre avec les fleurs ses épousailles, au environ du 8 mai. L’instant qu’une maman couchée sur le flanc le ventre trop lourd, mit au monde derrière un buis un joli faon tacheté. Je crois avoir passé dans un silence religieux des heures délicieuses que je n oublierai jamais. Je l’avais baptisé (ouimé), en souvenir de cette date. De ces instants extraordinaires que nous vivons à chacune de nos rencontres j’avais envie de dire combien je l’aime ce p’tit chemin…/..N a


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    Annihilé, le ciel et l’eau dans l’étreinte d’un noir sans faille avaient posé sur les berges des guirlandes de bateaux scintillants. Même le vent s’était tu, il régnait dans l’air des frissons de voyages, les skippers anxieux caressaient les cordages assis sur des winchs chromés rutilants de mille éclats. Le ventre gonflé de voiles, les grands coursiers déguisés en porte drapeaux des marchands d’illusions ne rêvaient plus qu’à prendre le grand large où seul le vent sur leurs grands mats déploieront les ailes pour le voyage de la route du rhum. Encore une nuit de fantasme pour les chalands aux pieds secs qui arpentent les quais de leur ultime voyage. Demain dans la lucarne au fond de leur salon dans leur chez-soi douillet, c’est dans leur tête que leurs grands marins vont les faire voyager…/…N a           


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